La réunion annuelle de la Commission d’Élevage a eu lieu le 28 mai à Oslo, sous le chaleureux patronage de l’organisation canine norvégienne.

Des représentants des pays-membres suivants étaient présents à la réunion : Margit Brenner (Autriche), František Nahodil (République Tchèque), Birgitte Schjoths (Danemark), Janne Orro (Estonie), Ruth O’Connor (France), Maria Ceccarelli (Italie), Inga Cerbule (Lettonie), John Wauben (Pays-Bas), Astrid Indreboe (Norvège), Elzbieta Augustyniak (Pologne), Luis Gorjão-Henriques (Portugal), Svetlana Nazarikhina (Russie), Rafael Malo Alcrudo (Espagne), Annica Uppström (Suède), Yvonne Jaussi (Suisse), Olena Skliarova (Ukraine).

Les invités suivants ont également participé à la réunion :
M. Leschenko et Mme Gladkikh (Russie), Mme Renata Berlinska (Pologne) et Mme Kim Bellamy (Norvège).

Le secrétaire de la réunion était le Dr Janne Orro.

La Présidente, le Dr Astrid Indrebø, a décidé de quitter son poste; la réunion a donc débuté par des élections. Il n’y avait qu’un seul candidat à chaque poste et il n’y a pas eu vote, étant donné que les décisions ont été prises de manière consensuelle :
Président : Luis Gorjão-Henriques; Vice-présidente : Maria Ceccarelli; Secrétaire : Janne Orro

Les questions suivantes ont été abordées :
La texture, la couleur et la longueur de poil doivent être ajoutées au pedigree sur trois générations; cela s’applique aussi aux pedigrees d’exportation.

C’est extrêmement important, particulièrement en cas d’élevage croisé entre races et variétés de races étroitement liées.
Cette proposition a été approuvée par l’Assemblée Générale et consignée dans le Règlement, mais certains membres ne la respectent toujours pas. La Commission d’Élevage de la FCI a demandé au Comité Général d’envoyer à tous les membres une circulaire prévoyant éventuellement une période de transition et précisant la date à partir de laquelle cette décision devient contraignante.
Bien que les variétés et textures de poil soient facilement identifiables dans tous les pedigrees, les couleurs sont plus difficiles à décrire de manière homogène.
Étant donné qu’il n’est pas possible de prévoir une période de transition pour les pays qui ne sont pas en mesure de respecter cette règle pour le moment – celle-ci entre en vigueur à la date de l’Assemblée Générale –, la proposition a été refusée.
Il a également été proposé que la Commission d’Élevage (CE) demande à la Commission Scientifique de créer un Tableau de Codes répertoriant les couleurs acceptées et les codes génétiques, destiné à être diffusé auprès de toutes les OCN afin de servir pour les pedigrees et pedigrees d’exportation. Cette table de couleurs comportera la description scientifique des couleurs et des races chez lesquelles elles sont acceptées, de sorte qu’aucun pedigree comportant des couleurs erronées ne puisse être émis.
Il est nécessaire de disposer d’une nomenclature standardisée des couleurs de poil, étant donné que celles-ci doivent figurer sur les pedigrees. Les OCN emploient des descriptions différentes.
La Commission d’Élevage de la FCI invite le Comité Général de la Fédération à demander à la Commission Scientifique de créer une table avec des codes de couleurs (pour les pedigrees et les pedigrees d’exportation).

Décision du CG, octobre 2016
Le CG a trouvé l’idée intéressante, et l’a retenue. La question sera transmise à la Commission Scientifique de la FCI. Le CG a attiré l’attention sur la répartition étrange des couleurs chez le Carlin (la répartition correcte pour le CACIB doit se limiter à Noir et Fauve).

Enregistrement de chiens importés qui auraient fait l’objet d’une inscription restreinte (chiens ne pouvant être affectés à l’élevage) s’ils étaient nés dans leur pays d’importation (modification du Règlement de la FCI).
Proposition approuvée par l’AG et ajoutée au Règlement ; toutefois, la Commission d’Élevage de la FCI a le sentiment qu’une circulaire à ce sujet devrait être envoyée à tous les membres de la FCI.

Chaque chien d’une portée ne peut être titulaire que d’un seul pedigree et d’un seul pedigree d’exportation, sur lequel doit figurer le nom du propriétaire du chien ; si le nom du propriétaire ne figure pas sur le pedigree, l’organisation canine nationale doit émettre un certificat de propriété distinct.
Proposition approuvée par l’AG et ajoutée au Règlement ; toutefois, la Commission d’Élevage de la FCI a le sentiment qu’une circulaire à ce sujet devrait être envoyée à tous les membres de la FCI.

La FCI doit prendre des mesures à l’encontre de la nouvelle loi de l’UE qui empêche ses pays membres de décider d’autoriser l’importation de chiots de moins de 3 mois depuis certains pays de l’UE seulement (les pays exempts de la rage); la nouvelle législation stipule que si un pays autorise l’importation depuis certains pays de l’UE, il doit autoriser l’importation depuis tous les pays de l’UE.

• D’après la nouvelle législation, l’UE ne permet pas la discrimination entre pays en matière de maladies contagieuses; les mêmes règles doivent s’appliquer à tous les pays.
• Il est de la plus grande importance, pour la bonne organisation de l’univers canin européen, que la FCI agisse afin de venir en aide aux éleveurs et propriétaires canins européens et fasse aux pays membres la démonstration de sa force en qualité de plus grande organisation canine du monde, soucieuse du bien-être canin et de la diversité génétique chez les chiens avec pedigree.

La Commission d’Élevage de la FCI a le sentiment que cette proposition devrait être soumise une nouvelle fois à la Section Europe de la FCI. Nous sommes conscients que chaque pays peut décider individuellement de respecter ou non cette décision de l’UE, mais la FCI doit demander à l’Union Européenne, quand elle impose ce genre de règle, de prévoir une exception pour les chiens avec pedigree de la FCI.

Décision du CG, octobre 2016
La Section Europe de la FCI a indiqué que cela relevait de ses compétences, et qu’elle se chargeait de la question.

Directives relatives aux critères d’inscription restreinte
La proposition doit être soumise de nouveau au Comité Général de la FCI. Nous sommes conscients que la FCI ne doit pas multiplier les règles en vigueur, mais ce que nous proposons, ce sont juste des directives.
La Commission d’Élevage de la FCI comprend la réticence du Comité Général à imposer et à appliquer davantage de règles. Toutefois, la proposition de la CE vise à conseiller et à éduquer. À titre d’information, la CE a de nouveau été sollicitée par plusieurs délégués d’OCN désireux d’obtenir des conseils sur la manière de mettre l’inscription restreinte en application. La CE comprend que les OCN puissent interpréter et appliquer les règles de manière différente. Les directives relatives à l’inscription restreinte s’entendent comme un outil d’information et d’éducation à la disposition des OCN qui en ont besoin.

Décision du CG, octobre 2016
Le CG a réaffirmé sa position, communiquée lors de la réunion de Zagreb en 2015.

Bergers blancs suisses
Il apparaît que de nombreux pays ne respectent pas les circulaires émises par la FCI en 2007 et 2013 précisant qu’il est interdit d’utiliser des chiens dont le pedigree sur 3 générations comporte des Bergers allemands. La diversité génétique est une nécessité, et comme le montrent les statistiques du Raad van Beheer, 74% de ses BBS devraient être retirés de l’élevage si les circulaires étaient respectées. C’est pour la même raison que la plupart des pays n’appliquent pas les circulaires de la FCI. La Commission d’Élevage de la FCI a décidé que l’OCN suisse devait rencontrer les OCN concernées avant octobre. Les Pays-Bas, la France, l’Italie, la Russie et l’Allemagne doivent participer à cette rencontre. La Commission d’Élevage de la FCI peut éventuellement participer au débat. Cette rencontre pourra aboutir à l’envoi d’une décision à la FCI.

Décision du CG, octobre 2016
Le Comité Général attendra l’issue de la rencontre avant de prendre toute autre décision.

« Élevage fonctionnel » : présentations et débats
Le syndrome brachycéphale / SOVR
La Commission d’Élevage de la FCI souhaite que la phrase suivante soit ajoutée aux standards de toutes les races : « La longueur du museau par rapport au crâne doit être d’au moins 1:2 (mesurée respectivement du bout de la truffe au coin interne de l’œil à l’occiput). »

La Commission d’Élevage de la FCI a demandé au Comité Général de la FCI de soumettre la question à la Commission Scientifique et à la Commission des Standards afin qu’elles élaborent une règle générale applicable à toutes les races en ce qui concerne la longueur minimum du museau par rapport à la longueur du crâne, et ce, afin de prévenir l’apparition du syndrome brachycéphale, ou syndrome obstructif des voies respiratoires (SOVR).
Ces proportions ne sont pas simplement le reflet de la position de certaines personnes; elles découlent d’études scientifiques menées par le NKK en collaboration avec le SKK, et qui ont donné lieu à la publication d’un article sur le sujet. La majorité des membres de la Commission d’Élevage de la FCI estime que la phrase ci-dessus devrait être ajoutée à tous les standards de race.

La FCI devrait également insister sur le fait que « les chiens avec pedigree font l’objet de dépistages médicaux » et que « nous sommes attentifs à la santé des chiens, alors que les chiens sans pedigree ne peuvent pas être contrôlés ».

Décision du CG, octobre 2016
Le CG pense que la proposition ci-dessus ne s’applique pas à toutes les races et qu’elle va à l’encontre des droits des pays d’origine. Cette question doit être examinée par la Commission des Standards et la Commission Scientifique.

Élevage axé sur la longévité
Un appel à volontaires a été lancé afin de préparer une présentation sur l’élevage axé sur la longévité. Le délégué de la Suisse a expliqué qu’il s’agit d’un sujet délicat parce que la longévité est influencée par divers facteurs, et parce que la question de savoir si un âge avancé implique forcément une bonne qualité de vie est sujette à controverse. Cette question sera abordée lors des prochaines réunions.

Proposition du délégué espagnol relative à l’octroi d’un prix / titre spécial aux chiens en classe vétéran : il faut encourager la présentation de chiens vétérans dans le cadre d’expositions canines où davantage de prix et de titres sont décernés, et où des classes distinctes sont prévues pour les vétérans et les vétérans âgés, et ce, à l’échelle mondiale. Plus ces chiens plus âgés seront présentés, et plus il nous sera facile de répandre l’idée que les chiens avec pedigree peuvent vivre jusqu’à un âge avancé, tout en restant en bonne santé – actuellement, le grand public pense le contraire.

Inscription de chiots au livre des origines d’un pays autre que le pays de résidence de l’éleveur
La FCI doit rappeler à ses membres que les OCN doivent se conformer au Règlement d’Élevage et au Règlement de la FCI. Les pedigrees de chiens relevant d’organisations non reconnues ne doivent pas obtenir la certification réservée aux pedigrees officiels de la FCI.

Projet International Partnership for dogs – 3e Atelier international sur la santé canine
La Commission d’Élevage de la FCI a appelé les OCN à envoyer des membres de leurs comités à l’Atelier sur la santé canine à Paris.

Comment gérer un programme d’outcrossing quand le pays d’origine reste dubitatif
Les Pays-Bas offrent 2 exemples :
a. Un éleveur a croisé un Griffon Bruxellois avec un Border Terrier. L’un des clubs de races hollandais souhaite définir un plan d’action en faveur de davantage d’outcrossing. Comment gérer cela quand le pays d’origine n’est pas d’accord ?
b. L’un des clubs de races hollandais souhaite initier un programme d’élevage croisé entre Lévriers irlandais et Malamutes de l’Alaska, afin d’élargir le patrimoine génétique et d’améliorer la santé de ces chiens. Le pays d’origine s’y oppose catégoriquement.

Conclusion de la Commission d’Élevage : Tout croisement entre races non apparentées doit reposer exclusivement sur des faits scientifiques, et la nécessité d’y recourir doit être étayée par des preuves relatives à la santé, à la diversité génétique et à la conformation.
Tous les chiens issus de ces croisements doivent être inscrits dans l’annexe au livre des origines. Seuls les croisements autorisés par une circulaire de la FCI peuvent être réalisés; tout autre croisement doit être soumis à l’OCN du pays d’origine des races concernées.

Débat éthique relatif au double accouplement
La question nous a aussi été adressée par les Pays-Bas, et les délégués ont été invités à faire l’état des lieux de la situation dans leur pays :
Quels pays disposent de règles en la matière ? Quelles règles appliquez-vous ?

Le Règlement international d’Élevage de la FCI stipule ce qui suit :
Art 18 (dernier paragraphe) : « Les pedigrees, qui sont en fait des certificats de naissance, ne doivent être émis que pour certifier les liens de parenté. Normalement, une femelle ne peut être saillie, pour la même portée, que par un seul mâle. En cas de déviances, les organisations canines nationales sont dans l’obligation de faire certifier le lien de parenté (par examen de l’ADN) aux frais de l’éleveur ».

Conclusion de la Commission d’Élevage de la FCI: Le double accouplement peut être accepté, mais il doit faire préalablement l’objet d’une demande de l’éleveur et d’une autorisation de l’OCN. Il est interdit d’avoir recours à plus de deux mâles différents pour un même accouplement.

Races hybrides
Conclusion de la Commission d’Élevage de la FCI : Dans l’ensemble, la conclusion est que nous n’avons pas besoin de races supplémentaires ! Des règles officielles régissent la reconnaissance de nouvelles races [Annexe 1a) du Règlement de la FCI], et les Races hybrides n’en font pas partie.
Des couleurs non reconnues résultant du croisement de variétés d’une même race ne peuvent être acceptées que dans l’annexe au livre des origines ou faire l’objet d’une inscription restreinte.

Dépistage de la DH
Le dépistage de la DH semble produire de moins bons résultats en Scandinavie : les exigences scandinaves sont-elles plus strictes ?

La Commission d’Élevage de la FCI a demandé au Comité Général qu’il invite la Commission Scientifique à organiser une conférence réunissant toutes les personnes chargées d’interpréter les radiographies afin d’uniformiser les critères, qui ne varient pas d’un pays à l’autre, ni d’une personne à l’autre. La FCI doit soutenir cette conférence.

Décision du CG, octobre 2016
La question sera transmise à la Commission Scientifique de la FCI. La dernière conférence en date du même genre a eu lieu à Copenhague, il y a très longtemps, et de nombreux nouveaux vétérinaires ont désormais rejoint le monde canin. Il serait bon qu’ils puissent bénéficier d’une mise à niveau.

Luis Gorjão-Henriques
Président de la Commission d’Élevage de la FCI